Archives Mensuelles: mai 2013

Voulez-vous que je la répète? – Nouvelle de P.Raja.

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Dr. P. RAJA(1952) is a bilingual writer. He has published more than 5000 articles, short stories, poems, interviews, one act plays, reviews, skits and features in not less  than 300 newspapers and magazines, both in India and abroad. He has authored 28 books in English and 10 books in Tamil.

 He has creative, critical and journalistic writings to his credit. He is a well known translator too.  Apart from contributing regularly to The Hindu, The New Indian Express & The Statesman,

 he edits TRANSFIRE, a literary quarterly devoted to translations from various languages into English. An expert committee member for the Central Plan Scheme for Development of Tamil          (Central Institute of Indian Languages, Mysore), he was also GENERAL COUNCIL MEMBER of CENTRAL SAHITYA AKADEMI New Delhi (ENGLISH ADVISORY BOARD — 2008-2012)

   was recipient of

            Literary Award (Pondicherry University, Pondicherry-1987),

              International Eminent Poet  award (Madras-1988),

                Michael Madhusudan Academy Award (Calcutta-1991),

                Gold medal and citation (American Biographical Institute,  USA-1996),

                Best Poem of the Year Award (Una Poesia Per La Vita, Italy – 2002),

                Academy of Indo-Asian Literature Award (Delhi, 2003);

                 Nalli Thisai-Ettum Award for Translation (Chennai – 2007);

                Indian Literature Golden Jubilee Literary Translation Prize (Sahitya   Akademi, Delhi-2007)

      Excellence in Literature Award (Govt. of Puducherry -2009)

       Lifetime Achievement Award (International Poets Academy, Intercontinental, 2010)

              Best Writer Award (NLC , Neyveli-2010)

                Rock Pebbles Award (Odisha – 2013)

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Voulez-vous que je la répète?

P.Raja

                                             traduit de l’anglais par S.A.Vengada Soupraya Nayagar. 

-C’est bien 2256376.

-Est-ce que je peux parler à M.Babou?

-Babou à l’appareil.

-Comment allez-vous M.Babou?

-Bien. Merci. Qui est à l’appareil?

-Je crois que vous êtes très occupé, même à cette heure-ci?

-Si, mais comment vous l’avez deviné?

-Dès la première sonnerie vous avez décroché.

-Vous êtes perspicace! Mais à qui ai-je l’honneur?

-Vous ne le devinez pas?

-Désolé! Je ne vois pas. J’avoue de ne pas vous connaitre… C’est bien mademoiselle..?

-Vous attendez l’appel de Mademoiselle « X »  à minuit. C’est vraiment intéressant.

-Non. Bien sûr, vous n’êtes pas cette personne. En fait, qui êtes-vous?

-Peu importe. Voulez-vous écouter une histoire?

-Je vous trouve bizarre. Une histoire à cette heure-ci où toute la ville dort, rêve et ronfle et surtout de la part d’une inconnue.

-Inconnue? Pourquoi vous ne voulez pas me considérer comme une amie?

-Une amie anonyme?

-Ne vous inquiétez pas de mon identité. Peu importe ou presque rien. Ce qui importe c’est l’histoire que je propose à vous raconter.

-Écoutez. Qui que vous soyez. Mes nuits ne sont pas réservées à de telles histoires.

. . . . . . . . . .

-Je peux facilement deviner votre profession. N’essayez pas de recruiter votre client par téléphone. Bonne nuit..!

-Ne raccrochez pas, s’il vous plait. Peut-être mon histoire vous plairait beaucoup. Je dois vous parler.

-Comment saviez-vous mon prénom? Et qui vous a donné mon numéro de téléphone?

-Une question bête, n’est-ce pas? J’ai ouvert par hasard l’annuaire et je suis tombé sur votre prénom. Vous êtes le mec chanceux.

-Une fille intéressante.

-Moi? Merci. Mais c’est plutôt mon histoire qui est vraiment intéressante.

-Méchante. Vous avez déjà dérangé mon travail et mon sommeil. Allez-y.! j’écoute votre histoire.

-C’est court. Je la rendrai courte davantage. Tout ce que vous devriez faire, c’est que vous devriez m’écouter avec attention sans m’interrompre. Vous devriez écouter toute l’histoire. Sa fin serait plus intéressante que son début.

-Bien.! Commencez.!

-Voulez-vous allumer une cigarette? Si oui, faites-le maintenant. Je peux vous admettre quelques secondes.

-Merci, commencez l’histoire!

-Mais une fois engagée dans mon histoire, je ne veux pas que votre attention soit dérangée même une seconde.

-J’espère que votre histoire me tienne.

-Je l’espère aussi. Par modestie, je ne veux pas réclamer que je suis la meilleure raconteuse de l’histoire en ville à cette heure-ci. Tiens, est-ce que je dérange les membres de votre famille?

-Pas du tout. Il n’y a personne chez moi. Bien….

-Hi…..

-Qu’est-ce qui vous fait rigoler?

-Vous venez d’avoir une méfiance bête que je fais peut-être partie des bandits qui voudraient se renseigner sur les chances d’entrer dans votre maison à cette heure-ci.

-J’ai une méfiance. Mais pas de crainte parce que je ne suis qu’un pauvre gars avec deux chaises et deux pantalons, et des livres. La plupart d’eux achetés des boutiques de livres d’occasion. Parmi les choses que je possède, c’est cet appareil téléphone qui coûte un peu plus cher. C’est installé par mon éditeur par nécessité.

-Je me plains pour vous. Je crois que je peux commencer mon histoire et vous réconforter.

-Je vous attends.

-Si vous me permettez je prends un peu de l’eau pour que ma voix ne soit pas dérangée.

(. . . )

-Vous êtes toujours en ligne M.Babou?  J’arrive…

-Oui. Commencez l’histoire. Vous avez piqué ma curiosité.

-Je vous serais reconnaissante parce que vous avez accepté d’écouter mon histoire à cette heure-ci. Et je serais stupide si je vous raconte longuement.

-Oui. Rendez- la courte et simple.

-J’essayerai de mon mieux. Vous avez un bic et une feuille de papier à coté.

-Vous voulez dicter l’histoire?

-Si vous voulez prendre des notes.

-Bien! Le téléphone est sur ma table d’étude.

-Sur votre table? Vous n’avez jamais senti que le téléphone dans votre étude est un dérangement?

-Pas avant…. Mais maintenant trop…!

-Je ne serai plus un obstacle… mais l’histoire est excellente.

-Vous n’avez pas encore commencé l’histoire.

-Quand même, je ne vous tiendrai pas pour longtemps. Et voilà l’histoire.

-Je vous écoute toujours.

-Est-ce qu’on vous a déjà dérangé comme ça?

-Non!

-Donc, je mérite une place dans votre mémoire. Est-ce que vous me trouvez trop sûr ?

-Je ne sais pas. Tout dépend la qualité de votre histoire. Commencez-la, s’il vous plaît. Voila, vous avez déjà dérangé dans mon sommeil et dans mon travail.

-Ne murmurez pas M.Babou. Il existe milliers des gens qui ont besoin de la compagnie à cette heure-ci. Réfléchissez.

-Je devrais y penser seulement en dérangeant mon travail et mon sommeil.

-Ce n’est qu’une question de besoin M.Babou, les insomniaques ont besoin des compagnons? Ah! Voulez-vous m’attendre un instant. Il y a quelqu’un à la porte.

-A cette heure-ci?

-Ne quittez pas… J’arrive dans un instant.

-Bien.

-Hello! Je suis là, M.Babou.  Mon mari est arrivé. Merci de m’avoir tenue compagnie.

-Et l’histoire?

-L’histoire ? Vous voulez que je la répète?

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