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La quête de la liberté chez les féministes Kamala Das et Simone de Beauvoir – S.A.Vengada Soupraya Nayagar.

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       «On ne naît pas femme: on le devient»-  Simone de Beauvoir.

Depuis le fond des âges, dans une société patriarcale comme Simone de Beauvoircelle de l’Inde, la femme est la victime du chauvinisme male. Les hommes ont essayé de profiter de leur tolérance et de les conquérir à l’aide de divers outils : force, statut, intelligence, richesse, pouvoir. Ça  et là, certains efforts modestes apparaissent pour lutter contre cette oppression sociale. C’est grâce à ces luttes courageuses que mènent les féministes un peu partout dans le monde, que nous pouvons  sentir quelques avancées. Mais, les résultats laissent beaucoup à désirer. La question de l’émancipation des femmes demeure un problème social permanent. La procrastination du projet de loi concernant le quota aux femmes au parlement indien en est la preuve actuelle.

La liberté reste un facteur important de l’émancipation des femmes. A ce propos Amirtya Sen, lauréat du prix Nobel de l’économie souligne l’importance de la liberté des femmes dans son livre Le nouveau modèle économique :

 « Dans un monde d’opulence et d’inégalités, les libertés jouent un rôle essentiel pour combattre la misère et l’oppression. Elles sont à la fois la fin ultime du développement et son principal moyen. Loin de s’opposer, liberté économique et liberté politique se renforcent. Elles favorisent l’action des individus, et notamment des femmes, dont l’émancipation est un facteur décisif de changement. » 1

Ce constat de Sen signale comment les fruits de la liberté des femmes peuvent être utiles au développement d’un pays.

A part les sociologues et les féministes, les femmes de lettres s’assignent la mission de revendiquer la liberté et l’égalité pour les femmes. Kamala Das, décédée récemment à l’âge de 75 ans,  appartient à la lignée de tels écrivains qui se sont vivement exprimé pour la cause féminine.  La manifestation littéraire de cette Indienne ainsi que celle des autres féministes européens tels que Simone de Beauvoir  s’articule toujours autour d’une cible commune : l’homme dominateur. Evelyne Sullerot , le sociologue analyse  ce  fait féminin en se référant au rôle de la nature dans ce problème :

 

 

« La nature semblait origine et justification de la place des femmes dans la société : tâches, rôles, statuts, pouvoirs, etc. les références à leur physiologie avaient une telle ampleur, et leurs représentations mythologiques et idéologiques une telle autorité, qu’elles dissimulaient tous les autres aspects plus économiques et socioculturels, et leurs mécanismes de domination » 2   

 

Kamala Das  et Simone de Beauvoir se ressemblent avant tout par le ton de leurs écrits. Ces auteurs avaient provoqué des remous à travers leurs écrits littéraires. Leurs œuvres se convergent sur un point commun : la quête de la liberté féminine. En parcourant leurs écrits autobiographiques nous pouvons constater que cette quête s’y manifeste. On est tenté de se demander si de ces œuvres se dégage une image différente qui mérite d’être saluée. De même, on est aussi tenté de se demander si ces femmes écrivains abordent le féminisme de la même manière que les hommes. Bien que ces deux féministes argumentent pour la parité de sexe dans leurs œuvres, elles se diffèrent par leurs motifs.

Kamala DasKamala Das, dont le nom de jeune fille est Madhavikutty, est née à Punnayurkulam à Malabar, le 31 mars 1934.  Ses parents étant poètes,  la vocation littéraire est innée chez elle. Lauréat de Sahitya Académie de Kerala (elle a fait le don de sa maison ancestrale de Nallapat à cet organisme littéraire) en 1969, pour son recueil des nouvelles intitulé Thanuppou, ses écrits littéraires ont été traduits en plusieurs langues indiennes et étrangères.

L’histoire de ma vie, (My Story) son récit autobiographique présente les caractères essentiels d’une autobiographie littéraire. L’auteur y raconte comment  elle a traversée dans sa vie plusieurs épisodes tragiques. Ecrite avec une transparence audacieuse, cette œuvre relate une existence remplie d’obstacles, composée de faits et gestes extraordinaires.

Les influences que subit Kamala Das sont de deux sortes : celle de son foyer et celle de son école. Kamala Das n’était pas chanceuse d’avoir une enfance paisible. Une fois inscrite à l’école, elle a dû subir le sort de la plupart des filles de son âge de son époque. Son esprit libertin languissait de se libérer de toutes contraintes imposées par la société orthodoxe de sa caste.

Le passage suivant révèle le malaise de la vie conjugale de leurs parents :

«Ma mère n’était pas amoureuse de mon père. Ils étaient différents et extrêmement mal assortis mais la timidité de ma  mère réussit à créer une illusion d’harmonie domestique qui satisfaisait les parents et les amis. De cette union si ingrate naquirent les deux premiers enfants, mon frère et moi, accablés d’un  teint basané et de traits fort  ordinaires » 3

           

Kamala Das décrit dans le passage suivant la condition malheureuse d’une fille qui est privée d’individualité propre. De tels passages apportent un éclairage intéressant sur les conditions des femmes indiennes de son milieu social.

D’ailleurs, d’après Kamala Das, la sexualité est considérée comme un tabou chez les femmes de Nayer :

« Il n’était pas étonnant que les femmes de bonne famille Nayer n’évoquaient jamais le sexe car c’était leur principale phobie. Pour elles, ce mot était synonyme de violence et d’effusion de sang. Leur tête était pleine d’histoires de Ravana qui périt pour avoir désiré Sita et de Kichena qui fut mis en pièces par Bhima, l’époux de Draupati, uniquement parce qu’il l’avait  convoitée. C’était la coutume pour une fille de Nayer d’être mariée à peine sortie de l’enfance et c’était également la coutume  que son vieux mari lui infligeât un violent traumatisme lors de sa nuit de noce…. Dans ce cercle des amours légitimes, la cruauté et la violence régnaient » 4

 

De telles humiliations et contraintes religieuses qu’elle a subies dès son enfance auraient contribué à la décision qu’elle a prise à l’âge de 65 ans pour se convertir à l’Islam et prendre le nom islamique de Surayya.

Le Coran dit: « Craignez votre Seigneur qui vous a créé d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’êtres humains, hommes et femmes ! Craignez Dieu au nom duquel vous vous demandez mutuellement assistance ! Respectez le ventre qui vous a porté! » (le Coran 4:1).

 

A partir de ses expériences, elle explique comment les filles sont d’abord soumises à leurs parents, puis une fois mariées, à leur mari et s’il leur arrive de perdre leurs époux, à leurs fils. Elle voudrait faire la campagne contre la norme sociale qui favorise les hommes. Les derniers imposent leur loi sur les femmes sous prétexte d’assurer leur protection. Des fois, les femmes sont brutalement maltraitées. Bien que les lois existent, les victimes ignorantes de leurs droits laissent les auteurs de violences s’en sortir.  De tels actes abusifs se manifestent sous forme de convention familiale. En évoquant la brutalité de son grand oncle envers son épouse, Kamala Das illustre cet abus de relation conjugale :

 

« J’ai souvent entendu mon grand-oncle dire à sa femme qu’elle était la créature la plus stupide qu’il ait connu. Ses commentaires la faisaient rire, d‘un rire cristallin. La nuit, son corps voluptueux en faisait son esclave, aussi pendant la journée, se pliait-elle à ses moqueries de bonne grâce. » 5

 

 Ici, l’auteur n’oublie pas de nous signaler la passivité habituelle de la victime. Cette indifférence des femmes semble provenir de leurs croyances religieuses et traditionnelles. Lors de la séparation de ses parents, Kamala Das sent qu’elle représente un fardeau à la famille. Ni ses parents ni sa grand-mère ne voulaient assumer la responsabilité de son mariage. Par conséquent, elle était obligée d’accepter un mari qui ne ressemble pas à l’homme de ses rêves :

« Malheureuse et perdue, je ne pouvais avouer à papa que je souhaitais une relation plus calme, plus sentimentale où la personne que j’aimerais, me caresserait les cheveux en chuchotant tendrement qu’à présent tout irait à mieux » 6

 

La quête de la liberté a couvé chez elle dès son enfance. A plusieurs reprises, l’auteur relate cette attitude incessante  dans son livre: « Je perdais goût à mes études. Chaque matin, je me disais que je devais en finir avec cette vie misérable et m’enfuir vers une autre vie, un autre pays.» Elle comprendra vite qu’il lui est inutile de caresser un tel rêve car elle sait bien quel serait le sort d’une femme indienne :

 

« Rêver d’une autre vie ne servait à rien. Ma famille avait tracé mon destin. Je serais victime de la concupiscence d’un homme et peut-être, de cette union, naîtraient quelques enfants. Je deviendrai une ménagère très classe moyenne…. » 7

           

Comme elle l’a prévu, son mariage ne lui procure pas le bonheur qu’elle espère jouir. Déçue de l’attitude de son mari, Kamala Das comprend vite qu’il ne s’agit qu’un mariage de convenance.

« J’aspirais à un mot gentil, à un regard vers moi. Je me rendis compte alors que mon mari ne m’avait épousée que pour mon statut social et pour l’argent. Une froideur s’empara alors de mon cœur. Je compris que je ne trouverais pas l’amour que je cherchais au sein du mariage mais à l’extérieur. De tout mon être, je désirais qu’on m’aime » 8

 

La biographie de Simone de Beauvoir nous révèle que le sort des femmes se ressemble. Beauvoir, qui a consacré toute son œuvre littéraire à plaidoyer pour le féminisme, en détaille dans son Deuxième sexe. Elle parle du piège que représentent pour elles le mariage et les enfants. Le Deuxième sexe a une influence significative sur  les écrivains féministes du monde entier qui abordent les problèmes des femmes dans une optique radicale. Cette œuvre décrit comment la femme est obligée d’accepter l’infériorité naturelle qui lui est attribuée dans les sociétés. Cette infériorité est imposée sur elles à l’aide des outils sociaux, religieux et politiques dans un monde économiquement et politiquement organisé par les hommes.  Elle ne semble pas accepter les excuses qu’on présente au nom des raisons physiologiques pour justifier l’exploitation des femmes :

Mais il est faux de prétendre que c’est là une donnée biologique : en vérité, c’est un destin qui lui est imposé par ses éducateurs et par la société » 9

            A l’instar de Kamala Das dont l’épouse de son grand-oncle avait souffert en silence, Simone de Beauvoir, à son tour, relate dans une de ses œuvres, comment sa mère était passive devant l’atrocité de son père :

« Elle continuait à dormir à côté de l’homme qu’elle aimait et qui ne couchait presque plus jamais avec elle : elle espérait, elle attendait, elle se consumait en vain. »10

 

D’après elle, le mariage et les enfants deviennent des implications beaucoup plus lourdes pour les femmes que pour les hommes. Par conséquent, elles sont obligées de se consacrer pleinement à sa carrière propre. Elle insiste que la femme ne doit jamais sacrifier sa carrière pour son mari ou sa famille. 

De son vrai nom Jeanne Marie Bertrand de Beauvoir, elle est née en 1908 à Paris, de parents chrétiens, eux-mêmes issus de famille traditionnellement chrétiennes et bourgeoises. Aînée d’une famille de deux enfants, elle reçoit par nature, une éducation maternelle sévère et traditionnelle. Enfant, elle étudie à l’Institut Désir, une école catholique.

On peut se demander comment de tout cet héritage de chrétienté, et d’une pieuse bonne élève de l’enseignement  chrétien peut provenir l’athéisme. A.M.Henry  en explique la raison :

« Sans doute, tout simplement ,  par la liberté. Chaque être humain, à chaque instant, a le redoutable ou précieux pouvoir de renier ou d’enrichir son passé. Ce n’est pas la première fois qu’un fils, ou une fille, de famille chrétienne rejette la foi de ses racines » 11

            A part cette raison, les autres humiliations qu’elle a subies sous le comportement strict de ses parents ont contribué à la quête de liberté chez elle. Elle avait fait de son mieux pour plaire à son père en obtenant les diplômes mais ses efforts étaient toujours infructueux. Cet abus d’autorité au nom de protection parentale, sème les graines de vengeance chez Beauvoir. Sur le plan sentimental, la biographie de Simone de Beauvoir est bien remplie d’anecdotes sur les relations intimes avec Jean Paul Sartre et d’autres amis tels que Paul Nizan et André Herbaud. Elle devient également très proche de certaines élèves, notamment Olga Kosakiewitcz et Bianca Lamblin avec qui elle entretient des relations homosexuelles. Après la mort de Beauvoir, la parution de ses lettres à Nelson Algren, révèle son amour pour le dernier. Avant lui, il a fait connaissance  de Jacques-Laurent Bost, de neuf ans son cadet. Bost était l’élève de Sartre au lycée du Havre. Devenu son ami il faisait partie de sa bande. On apprend que Beauvoir et Bost avaient en commun le goût de la marche en montagne. L’ironie du sort veut qu’il soit le futur mari d’Olga. La dernière est aussi la maîtresse de Sartre.

            Bien que ses amitiés se multiplient, c’est auprès de Sartre que Beauvoir semble trouver un compagnon idéal :

« Sartre répondait exactement au vœu de mes quinze ans : il était le double en qui je retrouvais, portées à l’incandescence, toutes mes manies. Avec lui, je pourrais toujours tout partager. Quand je le quittai au début d’août, je savais que plus jamais il ne sortirait de ma vie. »12

                        De telles aventures devraient être considérées soit comme la justification de la vengeance d’une femme contre l’infidélité de son compagnon ou la manifestation de son amour pour la liberté. A titre d’exemple, on peut citer le passage suivant dans le quel elle évoque son enfance :

«  Ce qui me grisa lorsque je rentrai à Paris, en septembre 1929, ce fut d’abord ma liberté. J’y avais rêvé dès l’enfance, quand je jouais avec ma sœur à « la grande jeune fille ». Etudiante, j’ai dit avec quelle passion je l’appelai. Soudain, je l’avais ; à chacun de mes gestes, je m’émerveillais de ma légèreté. Le matin, dès que j’ouvrais les yeux, je m’ébrouais, je jubilais. » 13

            De même, Kamala Das, voulant se libérer de toutes les contraintes d’une famille orthodoxe qui impose l’infériorité à la femme, suit à peu près la même route que Simone de Beauvoir. Ses aventures amoureuses se multiplient. Une de ses camarades de classe, « la grassouillette Devaki »  lui écrit une lettre d’amour qui y a mis « tout son cœur et toute son âme ». A l’école, elle est attirée également par les charmes d’un jeune garçon de classe 8, Govinda Kurup, considéré comme un voyou par les professeurs. A treize ans, quand elle allait au Malabar pour ses vacances d’été,  elle tombait amoureuse d’un étudiant qui s’intéressait beaucoup plus aux activités politiques qu’à son amour.

« Ce ne fut pas réciproque car il ne s’intéressait qu’à la politique…J’essayais de passer le plus de temps possible en sa campagne mais pas une seule fois il ne me toucha la main ou ne manifesta un intérêt quelconque pour moi. » 14

              L’analyse des écrits autobiographiques de ces deux féministes nous mènent à conclure que les femmes de Beauvoir sont privées de leur paix sur le plan psychologique tandis que celles de Kamala Das le sont sur le plan social.

              Nous pouvons voir que les deux féministes ont gardé tout au long de leur vie leur habitude d’être à contre-courant. Cette attitude militante se voit dans leurs œuvres. Mais le courage dont  Kamala Das fait preuve dans ses œuvres est plus remarquable que celui de Simone de Beauvoir car l’auteur indien appartient à une société figée et orthodoxe où les contraintes sont nombreuses.

Les deux femmes-écrivains, l’une comme l’autre, ont connu un destin hors du commun. Avec leurs œuvres, Beauvoir et Kamala Das prouvent comment l’écriture peut devenir le moyen privilégié de l’expression profonde et complexe de soi-même. Nous pouvons constater que leurs œuvres nous révèlent une écriture féministe plutôt qu’une écriture féminine. Le ton militant de cette écriture s’entend dans l’observation que Beauvoir fait dans Le Deuxième Sexe :

«  En tant que la femme se veut femme, sa condition indépendante crée en elle un complexe d’infériorité ; inversement, sa féminité lui fait douter de ses chances professionnelles. C’est un point des plus importants. » 15

 

              Leurs vies comme leurs œuvres affirment la liberté. Nous pouvons remarquer, en général, que la vocation littéraire passe pour beaucoup d’entre les femmes au second plan. La plupart des femmes écrivains s’y accrochent pour s’évader  de l’échec de leur vie sentimentale. A la différence de tels écrivains, Kamala Das et Beauvoir s’affirment par elles-mêmes et par leurs écrits.  Par exemple, les féministes tels que Marilyn French et Virginia Woolf,  invoquent l’excuse du temps consacré aux devoirs familiaux et du sacrifice qu’une femme fait à sa famille. Contrairement à ces féministes, Beauvoir et Kamala Das prouvent que ces obstacles ne les empêchent pas de s’appliquer à leurs activités intellectuelles.

Ainsi, en se servant de leur meilleure arme qu’est l’écriture, ces féministes arrivent à concilier la vie privée et la vie professionnelle. Elles ont pour ainsi dire, jeté les bases aux projets des femmes qui désirent  s’assurer une identité particulière.

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1.       Cité dans www.monde -diplomatique.fr, septembre 2000.

2.       Evelyne Sullerot, Le fait féminin, Qu’est-ce qu’une femme ?,Paris : Fayard,1978,     p.17.

3.        Kamala Das, L’histoire de ma vie, (My story) traduit de l’anglais par Isabelle Vassard, Paris : Kailash, 1999, p.12.

4.       Ibid, p.34.

5.       Ibid, p.31.

6.       Ibid, p. 94.

7.       Loc cit.

8.       Ibid, p.103.

9.       Simone de Beauvoir,  Le deuxième sexe,tome II,  Paris : Gallimard, 1976, p.29.

10.    Simone de Beauvoir, Une mort très douce, Paris : Gallimard, 1964, pp.51-52.

11.    A.M.Henry, Simone de Beauvoir ou l’échec d’une chrétienne, Librairie Arthème, Paris : Fayard, 1961, p.8.

12.    Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, Paris : Gallimard, 1958, p.482.

13.    Simone de Beauvoir, La force de l’âge, Paris : Gallimard, 1960, p.17.

14.    Kamala Das, Op. cit, p.71.

15.    Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe,tome II,  Paris : Gallimard, 1976, p.622.

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 N.B: L’article lu par M. Nayagar dans le congrès international de la francophonie, organisé par l’Université de Himachal Pradesh à Kulu Manali, du13  au16 Septembre 2010.

 

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